« L’un des objectifs principaux de la CSRD est d’harmoniser le reporting extra-financier des entreprises, apportant ainsi de la « comparabilité ». Cela incitera les consommateurs, talents et investisseurs à privilégier les acteurs les plus vertueux », explique Paul Pelissier, SAP Sustainability Principal EMEA chez SAP. « Au-delà des sanctions pour non-conformité, la question de la performance et de la réputation des entreprises est également en jeu. »
La CSRD ne se limite pas à l’harmonisation du reporting extra-financier, elle étend également son périmètre. Les entreprises assujetties à la NFRD (principalement les entreprises cotées) devront s’y conformer dès 2025, avec un rapport basé sur l’exercice 2024. En 2026, ce sera au tour des ETI (plus de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et plus de 250 salariés).
Le reporting CSRD devra répondre aux exigences suivantes :
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Normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards) : elles évaluent les externalités négatives environnementales et sociales, nécessitant de consulter toutes les parties prenantes. Jusqu’à 200 indicateurs et 1000 points de données devront être collectés.
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EU Taxonomy for Sustainable Activities : ce système classifie les activités économiques en fonction de leur durabilité, facilitant l’interprétation de la performance financière vis-à-vis des objectifs environnementaux de l’UE.
Ces obligations s’accompagnent de critères d’auditabilité des données extra-financières, qui se renforceront d’ici 2028. « L’objectif est d’atteindre un niveau d’auditabilité similaire à celui du reporting financier », précise Paul Pelissier.
Le rôle crucial de la DSI dans la mise en conformité avec la CSRD
« La DSI devra centraliser un volume important de données hétérogènes pour produire le reporting CSRD. Il est nécessaire de monter des projets et de s’équiper en conséquence », explique Hervé Bomperin, SAP Project Director chez VISEO. La complexité réside dans la collecte des données extra-financières, souvent dispersées dans divers systèmes ou provenant de filiales et fournisseurs. Assurer la traçabilité et la fiabilité de ces données est crucial.
Les directions RSE devront également s’adapter à ces nouvelles exigences, en s’acculturant aux outils de reporting et d’analyse de données. Ce processus collaboratif impliquera la DSI, la direction financière et la direction RSE.
Les étapes clés pour réussir un projet CSRD
La mise en œuvre de la CSRD est un projet de transformation majeure pour les entreprises. « Il faut adopter une approche itérative et pragmatique : organiser, s’équiper et avancer progressivement », conseille Luc Chantepy, Vice-président ESG & IT Strategy chez Synvance.
La phase de cadrage est essentielle pour définir les solutions à utiliser pour le reporting extra-financier. Un SI homogène peut faciliter une connexion directe entre l’ERP et le système ESG (Environnement, Social et Gouvernance). En revanche, un SI complexe nécessitera probablement un data warehouse ou un data lake pour agréger les données avant leur exploitation.
Les outils ESG pour la CSRD
Deux solutions SAP se distinguent pour accompagner la mise en conformité avec la CSRD :
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SAP Sustainability Control Tower (SAP SCT) : collecte et agrège les informations conformément aux normes ESRS pour produire le rapport CSRD.
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SAP Sustainability Footprint Management (SAP SFM) : complète SAP SCT en mesurant l’empreinte carbone de l’entreprise.
Une plateforme évolutive pour répondre aux enjeux futurs
Les outils du SAP Cloud for Sustainable Enterprises répondent non seulement aux défis actuels de la CSRD, mais ils sont aussi conçus pour évoluer avec les futures réglementations, comme le CBAM (Carbon Border Adjustment Mechanism) et le DPP (Digital Product Passport).
« À long terme, la CSRD poussera les entreprises à affiner leurs calculs d’émissions carbone et à collaborer plus étroitement avec leurs partenaires. Nous développons une plateforme standardisée pour échanger des données carbone entre acteurs d’une même chaîne de valeur », conclut Paul Pelissier.