Agents intelligents : quand la data passe à l’action

Alors que les entreprises sont confrontées à une inflation des données, à des cycles décisionnels de plus en plus courts, et à l’intégration massive de l’IA générative dans les usages métiers, une nouvelle exigence émerge : passer de l’analyse à l’action, sans friction. 

Comment dépasser le stade du tableau de bord pour automatiser les décisions ? Quels sont les piliers technologiques des agents intelligents ? Et surtout, quels bénéfices métiers concrets peut-on attendre de cette automatisation décisionnelle par les données ? Pour répondre à ces questions, nous avons recueilli le point de vue de Nabil Ben Hassine, expert en data et intelligence artificielle. 

Publié le 23/06/2025

Data Analytics & AI

Point de vue d'expert

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Agents intelligents : quand la data passe à l’action

Du pilotage à l’action : le nouveau chaînon manquant 

La plupart des organisations sont aujourd’hui outillées pour analyser leurs données. Tableaux de bord, KPIs, dataviz… les insights sont là. Mais dans 80 % des cas, l’action reste humaine, lente, contextuelle et ponctuelle. 

Ce décalage crée une tension croissante : les équipes croulent sous l’information, mais peinent à traduire cette connaissance en décisions concrètes, automatisables, mesurables. Et pendant ce temps, l’attente client s’accélère, les événements métiers s’enchaînent, et la réactivité devient un avantage concurrentiel clé. 

L’agent data-driven : un acteur autonome dans le système d’information 

Pour franchir ce cap, un nouveau type de logiciel fait son apparition : l’agent data-driven. 

Ni simple script, ni chatbot, ni dashboard évolué, cet agent est une entité autonome qui perçoit, raisonne et agit dans un système d’information. Il s’appuie sur les données disponibles, comprend le contexte, et prend des décisions alignées avec un objectif métier défini. 

Exemples de cas d’usage : 

  • Réagir automatiquement à une insatisfaction client détectée dans un ticket support. 
  • Corriger un stock incohérent détecté dans une chaîne logistique. 
  • Déclencher une campagne de réassurance personnalisée après une anomalie de livraison. 

Mais pour que cela fonctionne, deux piliers technologiques sont nécessaires. 

Pilier 1 : la base de données graphe pour modéliser les relations métier 

Un agent ne peut pas agir efficacement s’il ne comprend pas les relations entre les éléments de son environnement. C’est là qu’interviennent les bases de données graphe. 

Contrairement aux bases relationnelles, elles ne stockent pas les données en lignes et colonnes, mais en nœuds et relations. On y représente par exemple les liens entre un client, ses commandes, ses interactions avec le support, les produits concernés, les campagnes marketing reçues… 

Ce type de modélisation permet à l’agent de : 

  • détecter des causes racines, 
  • anticiper des impacts, 
  • repérer des comportements à risque ou des opportunités à fort potentiel. 

Pilier 2 : l’IA générative pour comprendre la donnée non structurée 

Comprendre le contexte ne suffit pas. Un agent efficace doit aussi comprendre le langage humain, notamment dans les e-mails, les commentaires clients, les comptes rendus ou les tickets de support. 

C’est là que l’IA générative, appliquée à la recherche sémantique, entre en jeu. Elle permet de : 

  • comprendre l’intention d’un message, 
  • extraire les informations clés d’un document, 
  • relier du contenu textuel à des entités métiers connues (produits, incidents, clients…). 

Cas d’usage : l’automatisation en pratique 

Prenons un scénario typique dans le e-commerce ou la distribution : 

  • Un avis négatif est laissé par un client sur un produit. 
  • L’agent comprend qu’il s’agit d’un défaut connu, grâce à une analyse sémantique. 
  • Il relie cet avis à d’autres réclamations similaires sur la même référence produit, identifie le lot concerné, et le fournisseur impliqué (via la base graphe). 

Il déclenche : 

  • un bon de réduction personnalisé pour le client, 
  • un ticket au service qualité, 
  • une suspension temporaire de la vente du produit. 

Zéro intervention humaine. Délai d’action : quelques secondes. 

Automatisation décisionnelle par les données : plus qu’un buzzword 

Ce type d’automatisation n’est plus réservé à la science-fiction ou aux big techs. Avec les bons outils et la bonne architecture, les entreprises peuvent dès aujourd’hui automatiser des décisions de niveau opérationnel, et progressivement monter en complexité. 

Cela implique : 

  • Une gouvernance des données solide, 
  • Une capacité à modéliser des relations complexes, 
  • Un alignement entre IT, métier et IA, 
  • Et surtout, une démarche par cas d’usage, testée et mesurée. 

Pourquoi maintenant ? 

Trois facteurs rendent cette bascule possible en 2025 : 

  • La maturité des outils de base de données graphe, désormais intégrables dans les SI standards. 
  • La généralisation de l’IA générative, avec des modèles capables de comprendre et produire du langage métier. 
  • La pression business sur les délais et les coûts de traitement, qui pousse à automatiser au-delà de l’IT. 

L’automatisation décisionnelle par les données est un changement de paradigme. 
Elle permet non seulement de réagir plus vite, mais aussi de scaler l’intelligence métier, en intégrant des agents capables de comprendre, décider et agir dans des environnements complexes. 

Ceux qui sauront structurer leurs données, fiabiliser leurs modèles, et identifier les bons cas d’usage auront un temps d’avance. Dans un monde où la réactivité est reine, la donnée n’a plus seulement vocation à informer, mais à agir. 

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