Virtuality Paris 2022 : A la découverte du Web 3.0

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Virtuality Paris 2022 : A la découverte du Web 3.0

Nous étions à Virtuality Paris 2022. Badr, Consultant Product & Design VISEO, vous décrypte les tendances. Découvrez son expérience !

Pour mon plus grand bonheur, j’ai été désigné pour assister au salon Virtuality 2022 à Paris, qui couvrait le bouillonnant Web 3.0 dans toutes ses dimensions (Metaverse, Blockchain, NFT...), sorte de croisement entre le CES et l’E3 à taille (beaucoup plus) humaine. Une aubaine pour le fan de gaming et de nouvelles technologies que je suis ! Le but de cette visite était avant tout de rassembler un maximum d’informations pour tenter d’y voir un peu plus clair dans ce nouveau far West qu’est le  Web 3.0 . Voici donc, à travers les yeux écarquillés d’un amateur éclairé et à pas accéléré, ce que j’ai retenu de cette visite à Virtuality qui se déroulait les 17 et 18 mars 2022 au Carreau du temple.

Le Web 3.0 au centre de l’attention

De nombreuses conférences tentaient de vulgariser le sujet. Est-ce encore un nouveau nom à la mode vide de sens ? C’est ce que je pensais au début, mais le Web 3.0 est bien plus que cela...

 

Pour comprendre ce qu’est le Web 3.0, on va prendre la DeLorean du Doc Emmett Brown, direction les années 90. Kurt Cobain chante Smells Like Teen Spirit, on crie dans toutes les salles de cinéma « Cours Forrest, cours ! », mais c’est surtout l’époque des cyber-cafés et des abonnements chers d’Internet. Les sites les plus connus au cours de ces années sont par exemple Yahoo, Lycos, Caramail, voila.fr ou Netscape. La majorité de ces sites étaient en « Read Only », et ne permettaient pas l’interaction, et c’est pour cela que le Web 1.0 se dit un web « Read Only ».

 

Continuons notre balade dans le temps, direction les années 2000, c’est l’époque des mauvaises décisions capillaires, le coup de boule de Zidane, et surtout des blogs, forums, des réseaux sociaux et du e-commerce. Les utilisateurs de cet Internet s’expriment, produisent des contenus et laissent tout autant de traces sur leur passage : des wagons de données qui sont le socle des modèles économiques des plateformes puissantes des GAFA que nous croisons aujourd’hui tous les jours. C’est l’ère du « Read and Write », l’interaction est le mot d’ordre du Web 2.0.

 

Nous voilà maintenant à notre époque actuelle et ses modes de vie de plus en plus sédentaires rythmés par des successions de confinements... C’est l’émergence d’une technologie disruptive qui va donner une de ses principales caractéristiques au Web 3.0 : la Blockchain, qui rend possible la propriété d’objets virtuels sur le web. Il est maintenant possible d’être propriétaire d’actifs numériques, de les échanger ou les revendre. Le Web 3.0 est donc un web « Read, Write and Own ».

Le Metaverse, nouveau sujet tendance depuis l’annonce de Meta ?

Depuis l’annonce de Mark Zuckerberg du changement du nom du groupe Facebook en Meta, ce sujet hystérise plus que jamais le web (en tout cas le 2.0). Le metaverse n’est-il qu’une vulgaire invention du groupe Meta ?

 

La réponse est non, le mot est apparu dès 1964 dans le roman Simulacron 3 de Daniel Galouye. La confusion actuelle résulte des effets d’annonce provoqués par la décision de Mark Zuckerberg renommer son groupe en « Meta ». Aujourd’hui on dénombre plus d’une centaine de metaverses actifs ou en phase de développement.

 

Je m’attendais à croiser enfin dans les allées de Virtuality une définition précise de ce qu’est le metaverse, mais pour l’instant je reste un peu sur ma faim. Le metaverse semble être un monde virtuel, social, immersif et persistant. Comme au début du web dans les années 90, les ultra optimistes côtoient les « ça-ne-marchera-jamais ». Les technologies sont plus ou moins matures mais le foisonnement et les attentes sont bien là.

Gaming ou le metaverse pour de vrai

Si il y a quelque chose de bien réel, c’est l’industrie du gaming qui s’affirme de loin comme leader dans le domaine de l’entertainment. C’est ce que nous rappelle Mario Valle Reyes (ex Executive chez EA) lors de sa conférence à Virtuality.

 

Mais les metaverses sont-il tous des jeux ? La réponse est non, toutefois une grande partie des metaverses sont développés à partir de moteurs de jeux (Unreal Engine, Unity, CryEngine, …)

 

Après la mode du free-to-play et pay-to-win, un autre modèle émerge qui est celui du play-to-earn. Ce sont des jeux où l’on reçoit une « rémunération » en crypto, ou sous forme de NFT, lorsqu’on gagne des défis.

Metaverse ou devenez tous propriétaires

Je ne vous cache pas que l’idée d’investir dans l’immobilier me tentais personnellement, mais les prix parisiens m’ont vite dissuadé. J’ai cherché d’autres alternatives. Pour la modique somme de 40 euros on peut devenir Lord et propriétaire d’un petit bout de terre au fin fond de l’Ecosse, mais cela n’a aucune valeur.

Dans cette même logique, plusieurs entreprises, comme Sandbox ou Decentraland, proposent des parcelles de terrain dans leurs metaverses respectifs, et cela intéresse des entreprises (Carrefour, Nike, Adidas…) mais aussi des influenceurs (Snoop Dogg, Steve Aoki, Deadmau5…). Comme dans la vraie vie on peut combiner des parcelles de terre, y construire des bâtiments, et les vendre ensuite. A quand les agences immobilières spécialisées dans le metaverse ?

NFT, entre le physique et le digital ?

Avant de parler de NFT, revenons rapidement au concept de Blockchain. Pour simplifier la blockchain c’est un peu comme plusieurs comptables de confiance (sous forme de serveurs) dispersés dans le monde entier, qui certifient les échanges entre particuliers, formant ainsi une chaine.

 

Cette technologie disruptive a donné naissance aux NFT (Non Fungible Tokens, ou Jetons Non Fongibles). Ce sont des objets digitaux de collection unique. A Virtuality, notre fameuse licorne française, Sorare, était aux avant postes. Sorare rassemble à la fois l’aspect collection des cartes Panini, et le volet « fantasy » de Fantasy PL. On peut y acheter des cartes NFT des joueurs, construire des équipes, et gagner des points selon les performances des joueurs dans la vraie vie. Et bien sûr, plus les cartes sont rares, plus leur valeur augmente.

 

Autre entreprise présente : Boson Protocol avec un concept intéressant qui fait le lien entre le physique et le digital. Boson propose de vendre des articles physiques dans la blockchain sous forme de NFT.

 

Je sors de ce salon (le pas léger) avec l’impression grisante d’un nouveau monde connecté en construction, moins hégémonique tout en étant plus respectueux de nos données personnelles. Dystopie ou réelle opportunité, c’est l’avenir (et les utilisateurs) qui le diront.